La liste des agressions violentes qui émaillent le quotidien des Français ne cesse
de s’allonger dans ce qui apparaît au grand jour comme un ensauvagement de la société.
D’égorgements en attaques ratées, la banalisation de la barbarie se diffuse et témoigne d’une dégradation spectaculaire de la civilité.
C’est désormais au couteau que se livre le combat entre notre société et ses ennemis.
À Grenoble, Adrien Perez a été poignardé et tué par Younes et Yanis El Habib pour avoir secouru une amie ;
À Paris, un « cycliste » qui n’avait pas supporté qu’un passager lui fasse simplement observer qu’on ne
monte pas dans un bus avec un vélo a poignardé ce dernier.
À Melun, un homme a attaqué des policiers au couteau lors d’un contrôle de routine.
À Nîmes, un gardien de prison a été victime d’une tentative d’égorgement.
À Genève, cinq femmes ont été sauvagement agressées et battues par des individus dont la voiture était immatriculée en
France (dont l’entraide a été sollicitée par la Suisse)…
La liste des agressions violentes qui émaillent le quotidien des Français ne cesse de s’allonger dans ce qui apparaît au
grand jour comme un ensauvagement de la société.
La banalisation de la barbarie ne se manifeste pas uniquement par des actes à dimension terroriste ;
Violence gratuite
Car ce qui frappe au premier abord dans la description de ces agressions, c’est le déferlement de violence disproportionnée et le plus souvent
totalement gratuite de la part d’individus qui semblent étrangers au processus de civilisation, de restriction de leurs pulsions :
Cette bestialité est par ailleurs souvent déployée contre des personnes qui protègent et secourent les populations contre
la loi de la jungle, comme ce fut le cas avec Marin à Lyon, autre victime de la racaille, laissé pour mort et handicapé à vie
après avoir défendu un couple d’amoureux.
Ce déferlement de violence donne pourtant lieu à l’habituel ballet de dénégations du réel auquel les rejetons d’un gauchisme
culturel moribond ont habitué leurs ouailles depuis des décennies.
Il s’agit tout d’abord de minimiser et de railler ce qui ne relèverait
Il s’agit ensuite de rejeter toute considération sécuritaire, suspectée d’être odieusement réactionnaire
et fascisante, -alors même que la prolifération de l’insécurité ne fait qu’augmenter mécaniquement l’adhésion aux votes extrêmes tant redoutés.
Laurent Mucchielli n’existe pas..
Ce discours de dénégation de la délinquance est merveilleusement incarné par l’inénarrable Laurent Mucchielli dont certains médias
complaisants ressortent régulièrement les élucubrations sociologisantes à chaque agression
(on peut d’ailleurs se demander si, au plus fort de l’été,
ils n’ont tout simplement personne d’autre sous la main).
N’hésitant pas à énoncer que « la délinquance n’existe pas » (pas davantage sans doute qu’un homme blanc n’est blanc non plus que
la terre est ronde ou que la pluie mouille), ce-dernier invoque des éléments multifactoriels
ne permettant pas selon lui de dégager une lecture sécuritaire globale.
C’est aussi l’occasion de ressortir comme dans un vide-grenier idéologique toute la ribambelle des arguments façonnant
la culture de l’excuse.
On y expliquera que les agresseurs sont en réalité des victimes de la société qui ne les prend pas assez en compte,
ne paie jamais assez cher pour eux, ne les éduque pas, ne les cultive pas, ne les soigne pas, ne les forme pas,
ne les respecte pas, ne les aime pas…
Selon cette perpétuelle inversion empreinte de misérabilisme et d’irresponsabilité,
les vraies victimes ne sont pas prises en considération puisqu’elles ne sont que des incarnations de la société coupable,
tandis que les vrais coupables, eux, sont promus au rang de victimes.
Cette posture dogmatique qui se pare d’une prétendue scientificité sociologisante a fait son temps dans un pays où la quasi-totalité de
l’échiquier politique semble devenue à peu près clairvoyante sur cette question, après avoir longtemps louvoyé
et abandonné le sujet au seul Front national.
à Jarny, un jeune homme s’est fait poignarder pour avoir défendu sa compagne.
elle se diffuse dans les relations du quotidien et témoigne d’une dégradation spectaculaire du civisme et de la civilité.
« Je veux, je prends car tout m’est dû, et si je n’ai pas, je frappe. »
« que »
de la rubrique des faits divers, selon une hiérarchisation surannée dans laquelle seule compterait la politique internationale,
matière supposée noble, étant entendu que la vie réelle des citoyens serait un sujet trivial.
L’ennemi intérieur
On ne peut en fait qu’être frappé par la prolifération d’attaques au couteau et d’égorgements ou tentatives d’égorgement
pudiquement dénommés désormais
« attaques au cou »
par des médias effarouchés.
S’ensuivent alors toutes sortes de débats stériles aux fins de savoir si les agresseurs sont mus par des mobiles islamistes,
le modus operandi de l’égorgement renvoyant naturellement à cette sphère d’influence.
Et, selon un ballet lui aussi éculé, il est régulièrement expliqué dans un soupir de soulagement que les individus concernés sont qui
déséquilibré, qui orphelin, qui sans père ni repère, qui meurtri de la société,
qui toxicomane, qui saoul, qui mal luné.
Bref, que rien de tout ceci n’a donc à voir avec l’islamisme.
Or, si l’on peut à l’évidence constater que ces actes ne sont pas à proprement parler terroristes ni revendiqués comme tel,
il est toutefois incontestable qu’une frange de la population rejette les valeurs de la République,
fait sécession contre la France et ne souhaite en aucun cas en admettre les fondements civilisationnels.
Ce rejet du pacte de citoyenneté se manifeste par des agissements d’une grande violence et se saisit, pour se répandre, du modèle
d’agression qui lui convient le mieux, qui est l’objet plus ou moins conscient de son désir :
l’égorgement, l’égorgement tel qu’il est en effet privilégié par les islamistes, l’égorgement du mécréant,
en raison de sa valeur symbolique et de sa très grande facilité de mise en œuvre.
Ce qu’égorger veut dire
Revenant sur ces événements, le philosophe Yves Michaud, auteur de nombreux ouvrages sur la violence,
rappelle que l’attaque au couteau est en quelque sorte la « forme » actuellement disponible, la matrice sociale
en vogue dans l’éventail des violences possibles.
Le rejet de la citoyenneté et l’absence de loyauté vis-à-vis de la République trouvent dans l’égorgement la manière
la plus efficace mais aussi la plus aisée et la plus visible de se manifester.
Le discours de dénégation tend pour sa part à minimiser ou relativiser les statistiques,
celles-ci ne souffrant pourtant pas la contestation :
les chiffres de la délinquance établis par le ministère de l’Intérieur sont clairs et témoignent
de l’augmentation constante des agressions physiques violentes depuis quatre ans, ainsi
que d’une montée en flèche des agressions sexuelles et viols contre les femmes.
Sur ce dernier point, et puisque plusieurs agressions très violentes ont eu lieu récemment soit visant directement
des femmes, soit des hommes qui précisément défendaient des femmes,
on ne peut là aussi que constater l’ensauvagement de la société soumise à un contre-modèle civilisationnel
dans lequel la femme n’est pas respectée, du moins celle qui ose s’afficher dans l’espace public.
Mettre l’augmentation de ces dépôts de plaintes sur le compte exclusif de la libération de la parole
après l’affaire Weinstein et la vague #MeToo est évidemment encore une façon de pousser la poussière
sous le tapis et refuser de voir, de nommer la réalité.
Que fait la justice?
Enfin, ce qui rend cette violence particulièrement insupportable radicalement différent des temps anciens,
c’est le laxisme judiciaire, la faiblesse de la réponse sociale, pénale, apportée à ces faits de grave violence.
L’agresseur de Marin à Lyon en 2016 s’en est sorti avec 7 ans et demi de prison à peine, il sera dehors sous peu,
réductions de peine aidant.
Les exemples pleuvent d’agresseurs remis rapidement en liberté, l’impératif d’une hypothétique réinsertion
des délinquants et criminels semblant l’emporter sur la défense de la société en
matière de philosophie pénale.
Le cri de colère et d’indignation lancé par la tante d’Adrien Perez à l’issue de la marche blanche
qui lui était dédiée tranche avec les discours habituellement promus :
« il va falloir que l’État se mobilise, bouge les choses »,
sinon
« vers qui faut-il qu’on se tourne ? »
Courtesy by Anne-Sophie Chazaud
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