C’est avec une immense tristesse et un certain dégoût que nous avons assisté impuissants,
lundi soir, à l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui a notamment emporté la charpente médiévale
et la flèche bâtie par Viollet-le-Duc au XIXe siècle.
Plus qu’un chef d’œuvre de l’art gothique, cet édifice quasi millénaire est au cœur de notre histoire,
de notre identité et de notre civilisation.
Il constitue l’un des plus beaux symboles de notre histoire nationale, et incarne, plus que n’importe quel autre monument,
l’âme de la France.
Notre-Dame, c’était la France…
L’émotion suscitée, aussi bien en France qu’à l’étranger, par cette tragédie fut à la hauteur
du préjudice patrimonial, civilisationnel et moral subi par le peuple français, et plus largement par tous
ceux qui aiment la France, aussi bien dans sa dimension culturelle, spirituelle, historique qu’artistique.
Oui, à travers l’incendie de Notre-Dame de Paris, c’est bien une part de notre identité qui est partie en fumée,
une part de ce que nous avons été et de ce que nous sommes encore qui s’est volatilisée.
Hélas, l’émoi populaire provoqué par ce douloureux cataclysme a très vite été gâché, notamment sur les réseaux
sociaux, par des réactions aussi sottes que nauséeuses d’un bon nombre de nos compatriotes,
en partie de confession musulmane, qui se sont empressés de se moquer de la
atastrophe ou de crier leur indifférence, voire leur jubilation,
face à la décomposition de ce symbole de notre culture chrétienne et nationale.
…mais une France n’est pas Notre-Dame
« Vous vous êtes foutue de la gueule de la Mecque, regarder votre dame de Paris mtn.
Dieu est grand » (sic), pouvait-on par exemple lire, le soir-même, sur Twitter.
« Vous vous êtes moqué dla Mecque ?
Aller hop votre cathédrale dans la sauce, Allah est grand. » (sic), a quant à elle tweeté au même moment une
internaute qui a depuis supprimé son compte.
« On dirait qu’un être humain est mort c’est juste de la ferraille faut arrêter désolé moi je préfère donner pour
les pauvres »,
a pour sa part réagi une certaine Naïma sur Facebook après l’appel à la solidarité nationale du
recteur de la Grande Mosquée de Lyon.
« Aider à reconstruire un lieu où l’on associe à Allah une famille, du shikr etc.. franchement n’importe quoi,
on dirait que le musulman fait plus pour les mécréants que pour les gens de sa communauté », a surenchéri Rhama
sur le même réseau social.
Ces réactions, qui sont loin d’être marginales et qui ne sont que des exemples parmi tant d’autres,
en disent long sur le ressentiment qui anime des individus qui, même s’ils vivent sur le territoire
français et ont le plus souvent la nationalité française, n’ont aucun respect pour le pays au sein
duquel ils sont nés ou au sein duquel ils ont élu domicile.
« C’est un truc de chrétiens, moi je suis musulman »
Il suffit en effet d’interroger des enseignants qui travaillent dans certains établissements
de la région parisienne pour se rendre compte à quel point l’incendie de Notre-Dame a été perçu
par beaucoup de jeunes musulmans comme un événement sans aucun intérêt, voire comme une certaine source de
satisfaction.
« Cet incendie, on s’en fiche, Monsieur.
La cathédrale, c’est un truc de chrétiens, moi je suis musulman, je m’en fiche.
La France pleure, eh bien moi, je pleure pas, même si j’ai les papiers, ce n’est pas mon pays, la France »,
a par exemple répondu un élève de troisième à un professeur de français du Val d’Oise qui abordait l’incendie en classe.
« Wallah, les Français pleurent, mais ça ne me fait ni chaud ni froid.
Personne n’a pleuré après les attentats de Christchurch, alors les églises et les cathédrales
de Babtous, nous musulmans, on s’en fout.
A la limite, ça me réjouit !
Qu’on s’occupe de nos frères en Palestine et qu’on arrête avec Notre-Dame de Paris »,
a quant à lui affirmé un élève de sixième d’un collège de Seine-Saint-Denis quand son professeur
d’histoire-géographie a évoqué le drame.
Il ne s’agit évidemment pas ici de stigmatiser une partie de nos compatriotes musulmans dont beaucoup se sont montrés,
à cette occasion, solidaires des chrétiens, et plus largement du peuple français dont ils font partie
(l’appel du recteur de la Grande Mosquée de Lyon à la solidarité nationale en témoigne),
mais de mettre en avant à quel point l’incendie de Notre-Dame de Paris a réveillé les fractures
communautaires qui traversent en profondeur la société française.
En effet, comme il y a eu, il y a quatre ans, des citoyens français qui n’étaient pas « Charlie »,
il y en a aujourd’hui qui ne sont pas « Notre-Dame » et qui l’affirment, comme pour mieux nous
montrer leur volonté de ne pas s’assimiler et de ne pas s’identifier à la culture française,
et plus largement à la civilisation occidentale.
L’échec du multiculturalisme
Derrière le refus de certains de pleurer Notre-Dame de Paris, c’est bien l’incapacité de la société française
à assimiler les populations d’origine étrangère et immigrée dont il est question.
Le fait que la France soit aujourd’hui incapable de fédérer l’ensemble de sa population autour
d’une cause commune et d’un même hommage national en dit long sur la montée de ces dérives
identitaires qui ont transformé notre pays en un patchwork de communautés aux visions et aux intérêts
complètement divergents, voire carrément antagonistes.
Oui, c’est bien notre laxisme vis-à-vis de populations qui ont tout fait pour importer sur
notre territoire leurs croyances, leurs valeurs et leurs manières de vivre sans se
soucier si elles étaient compatibles avec celles du pays d’accueil, qui, à chaque fois que nous
connaissons une tragédie nationale, se manifeste en grande pompe.
Combien de jeunes vivant en France et issus de l’immigration ne se sentent pas aujourd’hui Français et
vont même jusqu’à développer un sentiment de haine vis-à-vis du pays d’accueil ?
Assurément, des milliers.
Combien de jeunes musulmans ne se reconnaissent absolument pas dans la culture française, qui est d’abord
et avant tout pour eux une culture judéo-chrétienne incompatible avec les valeurs et les règles de l’islam ?
Des milliers, également.
Derrière les réactions hargneuses qui sont apparues à la suite de l’incendie de Notre-Dame,
c’est bien l’échec du multiculturalisme et les conséquences de la destruction progressive
du modèle assimilationniste qui sont à l’œuvre.
Îles de France
Comment voulons-nous que tous les Français de confession musulmane honorent Notre-Dame de Paris quand
une étude réalisée en septembre 2016 par l’Ifop révèle que 29% des musulmans pensent que
« la loi islamique est plus importante que la loi de la République » ?
Comment voulons-nous que tous les Français d’origine musulmane déplorent la portée de ce tragique incendie
quand beaucoup d’entre eux se sentent d’abord Algériens, Tunisiens, Marocains ou encore Turcs avant de
se sentir Français ?
Ce sont bien «plusieurs France», ne partageant entre-elles ni la même manière de vivre ni la même identité ni la
même façon de voir l’avenir qui se sont manifestées quelques minutes et quelques heures après
l’embrasement de la cathédrale.
En voulant exalter les différences, au détriment de ce qui nous rassemble, nous avons anéanti petit à petit
ce ciment commun pourtant indispensable au vivre-ensemble.
Or, c’est l’assimilation qui permet l’intégration.
Sans assimilation, il n’y a pas d’intégration.
Le multiculturalisme est un mythe qui a créé les conflits communautaires
et les tensions identitaires qu’il prétend contrôler.
Reconstruire la République
A l’heure où nous devons réédifier Notre-Dame de Paris, à l’heure où la société française n’a jamais été aussi fragmentée
et gangrenée par les revendications identitaires et communautaires, il apparaît comme essentiel de renouer avec
le modèle assimilationniste qui a fait pendant des siècles l’honneur et la grandeur de la France.
Oui, il apparaît comme primordial de remettre au goût du jour nos valeurs patriotiques et nationales et de faire
preuve de beaucoup plus de fermeté à l’égard de ceux qui insultent quotidiennement notre pays
et qui n’hésitent pas à exploiter un drame national pour nous cracher en pleine face leur haine de notre pays,
de notre culture, et de notre identité.
Que tous ces Français, souvent d’origine musulmane, qui n’ont jamais été
« Charlie » et qui ne seront jamais « Notre-Dame » prennent conscience que ce n’est pas à la France de s’adapter
à l’islam mais à l’islam de s’adapter à ses valeurs, à ses principes et à sa manière de vivre.
La charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris est aujourd’hui à terre ;
veillons à ce que demain, ce ne soit pas celle qui structure notre édifice républicain qui connaisse
le même sort.
Ce n’est pas seulement Notre-Dame que nous devons restaurer, ce sont notre pacte républicain,
notre modèle d’intégration et notre contrat social que nous devons entièrement rebâtir.
Le chantier est immense et le défi est de taille, mais c’est bien de l’avenir de notre pays, et plus largement
de notre civilisation, dont il est ici question.