Parigi
L’exécutif abuse de la vérité.
Quand il se décide enfin à agir, il prend ses décisions chez des “experts” qui se contredisent, et leur fait
porter la responsabilité de mauvais choix non assumés.
La situation politique est beaucoup plus dégradée que ce que veut bien le concéder la plupart des journaux,
journaux que la porte-parole du gouvernement cherche à dompter.
Quand les Français seront autorisés à sortir de chez eux, ils demanderont des comptes.
Le brouillard de la guerre étant ce qu’il est, il serait malvenu d’abuser des reproches à postériori
envers celui qui décide dans l’urgence et dans l’incertitude.
Encore faut-il que l’incertitude ne serve pas de paravent au déni manifeste du réel, à l’indécision,
à l’inaction, à la lâcheté et à l’hypocrisie.
Encore faut-il que le décideur assume.
En faisant du pouvoir non pas une responsabilité, mais une jubilation arrogante
en même temps qu’un moyen de fuir ses responsabilités, notre gouvernement verse dans le mensonge systématique,
bafoue l’idée même de politique, et décrédibilise la science.
La crise du Covid-19 le met en lumière, par pure lâcheté il désarme notre pays face aux charlatans,
aux gourous et aux fanatiques.
Le ministère de la Vérité voulu par Sibeth Ndiaye
Crime contre la vérité, que ces tentatives répétées d’instaurer un « ministère de
la vérité » orwellien, de la loi Avia aux déclarations surréalistes de Sibeth Ndiaye annonçant un site officiel
« désinfox. »
Ainsi les médias nous rapportent que le gouvernement affirme que les médias qui reprennent les éléments
de langage du gouvernement sont considérés comme fiables par le gouvernement.
Belle désinfox que celle qui nous confirmera lundi que les masques sont utiles,
mardi qu’ils ne servent à rien si on n’est pas malade (mais comment savoir si l’on est malade en l’absence de tests ?
J’oubliais, Olivier Véran nous garantit que si nous en avions disposé dès le départ cela n’aurait rien changé),
mercredi qu’ils sont réquisitionnés, jeudi que la grande distribution dispose de masques en stock mais bien
sûr n’a pas fait de stocks pendant que les soignants, les pompiers, les forces de l’ordre et tant d’autres
en manquaient, vendredi qu’ils sont obligatoires,
samedi que la version du soir qui contredit celle du matin était en fait celle du matin et que
ceux qui disent le contraire sont des menteurs, et dimanche que les questions gênantes
sont le ferment de la division et que ce n’est pas le moment de les poser, mieux vaut attendre
que tout le monde soit passé à autre chose.
Incarnation grotesque de cette gouvernance à la fois risible et dangereuse, pitoyable et
puérile, Sibeth Ndiaye.
Caution clientéliste « progressiste » puisqu’elle est femme, « racisée »,
dotée d’un indéniable embonpoint et binationale ?
Diversion, dont chaque intervention conduit, plutôt qu’à analyser la politique gouvernementale,
à se demander sans fin :
« mais ne le fait-elle pas exprès, Sibeth ? »
La maintenir à son poste est pur mépris.
Ce n’est pas elle – la pauvre ! -, le vrai visage du gouvernement.
Non, le vrai visage de l’équipe d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe, c’est le ricanement méprisant
qui consiste à l’avoir choisie et à dire chaque jour à la France :
« Elle est ridicule, elle ment, et vous ne pouvez rien y faire :
vous ne pouvez même pas nous obliger à admettre que nous vous prenons ouvertement pour des buses… »
Un chef ça décide
Crime contre la politique, que cette lâcheté, ce refus permanent d’assumer.
« C’est pas moi, c’est les scientifiques ! »
Non, mesdames et messieurs.
Fut-il le plus grand des experts, un conseiller conseille, c’est le décideur qui décide.
Un décideur qui ne fait qu’entériner les décisions de ses conseillers n’est pas un décideur, mais un prête-nom.
Ce n’est pas un chef, c’est un pantin, un fantoche, un acteur de théâtre.
Brigitte devrait décidément enseigner à son mari un nouveau rôle, celui du courage et de la décence.
Qu’elle l’oblige à travailler Cyrano,
« on n’abdique pas l’honneur d’être une cible »,
et qu’enfin notre chef de l’État fasse au moins semblant de se comporter en chef, et pas seulement pour
nous faire des crises d’autoritarisme – je n’ai pas oublié le limogeage de De Villiers.
Crime contre la politique, rien de moins, car c’est toute l’espérance que porte le système démocratique qui
est bafouée lorsque conjointement, le chef de l’État et le chef du gouvernement de l’une des dix premières
puissances mondiales ne trouvent rien de mieux à dire que « c’est pas nous, c’est les experts, c’est eux qui décident. »
Comment ne pas comprendre qu’une telle attitude ne peut que pousser le peuple dans la rue, et pas
seulement pour se déconfiner ?
Crime contre la science, que de vouloir la rendre responsable des mensonges, des tergiversations et d
es décisions absurdes.
On peut se lamenter des fake-news autant que l’on voudra, lorsque le gouvernement s’ingénie à
décrédibiliser la démarche scientifique elle-même, il ne faut pas s’étonner si le complotisme,
l’irrationalité et l’obscurantisme progressent.
Après tout, si la science est ce machin qui dit en quelques jours une chose et son contraire comme s’il s’agissait
de certitudes, autant boire de l’urine de chameau ou se faire exorciser du Covid-19 par un télévangéliste américain !
La science mise en défaut laisse la place aux escrocs
Bien sûr, les scientifiques peuvent se tromper, c’est même souvent comme ça qu’ils apprennent et qu’ils progressent.
Mais la science n’est pas un corpus de certitudes, c’est une détermination inflexible à être ancré dans le réel et la logique.
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir le déficit de culture scientifique de notre pays :
pas le déficit de connaissances, mais de méthode.
Certes, tout le monde ne peut pas être un spécialiste de Karl Popper et Thomas Kuhn, mais un minimum d’éducation
à la méthode expérimentale et à l’art de la démonstration est indispensable.
Il n’y a aujourd’hui que trop de pseudo-sciences, de ces grandes théories infalsifiables et donc invérifiables
qui prétendent tout expliquer, trop d’arguments d’autorité, trop d’arrogance et en même temps trop de relativisme,
drapé dans des diplômes obtenus par complaisance idéologique.
Bien sûr, la pandémie a mis en évidence des nids de vipères dans le monde des laboratoires et des publications scientifiques,
des conflits d’intérêts, des querelles d’égo, des histoires de gros sous.
Mais que le premier à prétendre qu’il est surpris revienne rapidement sur Terre !
Les scientifiques sont des hommes et des femmes dotés de tous les travers de notre espèce.
Et alors ?
Il n’en demeure pas moins que la démarche scientifique, la vraie, celle d’Euclide et de Galilée, est et reste
le meilleur outil jamais conçu par l’humanité pour observer, analyser et comprendre le réel
(avec l’art, qui suggère et donne à ressentir ce qui ne peut être décrit, mais c’est un autre sujet).
Pour fuir ses responsabilités, le gouvernement tente donc de rejeter sur la science la responsabilité
de ses manquements.
Les escrocs et les gourous l’en remercient.
Fini de jouer
Finalement, ces trois écueils ne constituent qu’une monstrueuse et colossale faute contre la Nation.
Tout faire pour dresser le peuple à s’habituer au mépris, à perdre foi en la politique, à se détourner
de la méthode logique qui lui permettrait de penser par lui-même à partir de ce qu’il observe,
c’est le désarmer un peu plus face à ses ennemis, qu’ils soient spécialistes du marketing commercial
et électoral, ou prédicateurs religieux fanatiques.
La Macronie n’est qu’un théâtre.
Une pantomime moqueuse, grandiloquente et incohérente, qui voudrait nous obliger à prendre
son verbe pour la réalité, et le réel pour un simple décor de carton-pâte.
Réel : le démantèlement des services publics, l’effondrement de l’école depuis des décennies,
l’incurie face à la pandémie, la remise en liberté anticipée de milliers de délinquants
par un caprice de Nicole Belloubet et les récidives que bien évidemment la garde des Sceaux refusera d’assumer,
la passivité face aux attentats et à l’islam théocratique, l’impuissance choisie face à la crise des banlieues,
les migrants qui ont tenté d’envahir la Grèce, la crise économique qui vient.
Il est grand temps de voir que le roi est nu, que le maquillage des acteurs craquèle,
que même s’ils répètent « nous sommes en guerre » leurs fusils en plastique n’en font pas des guerriers,
et de laisser retomber le rideau sur cette triste mascarade.