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Parigi
Il devrait en tout cas être gagnant sur deux tableaux.
D’une part en portant un coup à son opposition, à commencer par celle réfugiée à l’étranger, et d’autre part en soudant
autour de lui la part de la population biélorusse qui le soutient, grâce aux réactions occidentales.
Un opposant majeur arrêté..
L’opposant en question, Roman Protassevitch, a fait des études de journalisme en Biélorussie, et avait été renvoyé
de l’université à cause de son activisme contre le régime.
Il a ensuite exercé son métier en dehors de son pays d’origine, où il avait été arrêté en 2017 à cause d’une
participation supposée à un rassemblement non autorisé.
Des informations selon lesquelles il aurait des sympathies pour des groupuscules d’extrême droite circulent sur Internet,
il aurait notamment fait partie du service de presse de l’organisation du « Bataillon d’Azov ».
Toutefois, le fait que ces informations soient datées de l’automne 2020, lorsqu’il a commencé à faire l’objet d’un mandat
d’arrêt, rend probable l’hypothèse qu’elles soient fabriquées ou exagérées.
Mais c’est le fait qu’il soit le co-fondateur de Nexta, un média qui a joué un rôle important
dans les manifestations qui ont eu lieu en 2020 contre le président Loukachenko, qui est à l’origine
de son arrestation spectaculaire.
Il s’agit d’une chaîne YouTube, désormais diffusée via Telegram, et qui compte 1,2 million d’abonnés à l’heure actuelle.
La base arrière de l’opposition visée
Par ailleurs, Roman Protassevitch vivait entre la Pologne et la Lituanie.
C’est également dans ce dernier pays que Svetlana Tikhanovskaïa, la candidate de l’opposition à la présidentielle de 2020,
a trouvé refuge.
Ces deux États accueillent en effet depuis les années 2000 des opposants au régime biélorusse.
Du reste, en plus d’être proches géographiquement de la Biélorussie, ils ont un lien historique fort avec ce pays,
puisque le territoire de cette dernière a longtemps fait partie du royaume de Pologne-Lituanie, situation que l’on a
partiellement retrouvée lors de la résurrection de la Pologne en 1919.
Varsovie cherche clairement à influer le cours des choses de l’autre côté de la ligne Curzon, où vivent encore 400 000 Polonais.
Des médias libres à destination de la population biélorusse opèrent également depuis la Pologne, comme la chaîne de
télé Bielsat, ou encore la Radio européenne pour la Biélorussie, pour laquelle a travaillé Protassevitch.
Des sanctions à l’impact limité
Cet incident va entraîner un nouveau train de sanctions pour la Biélorussie, qui s’ajouteront à celles déjà prises
suite à l’élection présidentielle de 2020.
À l’époque, 88 personnes dont le président Loukachenko, avaient été interdites de voyage dans l’Union européenne.
( Courtesy by: Jean-Yves Bouffet )