Les pays de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doivent diversifier et accroître
leur portefeuille d’exportations, mettre en place des mécanismes d’alerte pour identifier les obstacles
au commerce, harmoniser les exigences techniques et réglementaires pour baisser les coûts
liés aux mesures non-tarifaires auxquels les entreprises font face dans la région, révèle
une enquête conduite par le Centre du commerce international (CCI) dans six pays de la région – Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Guinée, Mali et Sénégal.
Les résultats de cette enquête sur les mesures non-tarifaires (MNT), pour laquelle
ont été interrogées quelque 2000 entreprises des six pays susmentionnés, ont été dévoilés lors d’une
table ronde organisée par le CCI et la Banque africaine de développement (BAD) les 14 et 15 juin 2016 à Abidjan,
en présence de représentants des 15 pays membres de la CEDEAO, de l’Union africaine, de la Commission
de l’UEMOA, de la CEDEAO et des partenaires au développement.
La cérémonie d’ouverture officielle s’est déroulée sous les auspices de Jean-Louis Billon, ministre du Commerce
de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’en présence de Stephan Nalletamby, vice-président par intérim,
en charge des infrastructures, du secteur privé et de l’intégration régionale de la BAD.
L’enquête du CCI montre que – entre autres résultats :
· 73 % des entreprises interrogées dans six pays de la CEDEAO sont confrontées à des MNT
contraignantes (tant pour les exportations que les importations), à l’intérieur et à l’extérieur de la CEDEAO.
· 40 % des mesures contraignantes portent sur l’agriculture et 68 % concernent le secteur manufacturier dans les pays de la sous-région.
· Souvent, au-delà des mesures mêmes, ce sont les procédures y afférant qui s’avèrent les
plus contraignantes.
A titre d’exemple, obtenir une licence d’importation prend cinq fois plus de temps au sein
de la CEDEAO que dans le reste de l’Afrique subsaharienne.
L’enquête révèle aussi que l’un des obstacles majeurs dans le secteur manufacturier est lié
aux règles d’origine et à la délivrance de certificats d’origine.
En ce qui concerne les exportations agricoles, « la mise en conformité constitue la principale barrière » au commerce.
« Il est important de noter que le coût du commerce dans la région de la CEDEAO est l’un
des plus élevé au monde », a déclaré, à l’issue de la cérémonie d’ouverture
officielle, Aicha Agne Pouye, directrice de la Division des services d’appui aux entreprises
et aux institutions du CCI.
Avant d’ajouter :
« A ce titre, la transparence et la vulgarisation de ces mesures deviennent impératives pour
fluidifier le commerce régional, créer des emplois et contribuer à un développement durable, » a-t-elle poursuivi.
« La plupart des goulots d'étranglement sont liés aux procédures d'application qui entravent directement
la compétitivité régionale et pourraient être un obstacle majeur à l'intégration régionale et au développement économique du
continent »,
« Les gouvernements africains ont montré leur engagement à mettre en place une réglementation
claire et bien intentionnée, nous devons maintenant concentrer tous nos efforts sur la mise en œuvre », a-t-il conclu.
A l’issue des deux jours de travaux, les délégués présenteront des
recommandations concrètes pour la création d’un environnement favorable au commerce au sein de la CEDEAO.
« Toutefois, des mesures concrètes sont attendues à l’issu de cette table ronde pour surmonter
les obstacles liés aux mesures non tarifaires, ce qui contribuerait à réduire les coûts
du commerce pour une meilleure compétitivité des entreprises. »
Les enquêtes montrent, notamment, que le manque de transparence relatif à la réglementation,
par exemple au niveau de la qualité des produits, le changement constant de procédures ainsi que
e déficit d’information concernant les interlocuteurs auxquels s’adresser constituent des obstacles
majeurs pour les opérateurs économiques de la région.
a indiqué Stephan Nalletamby, vice-président par intérim de la BAD,
chargé des infrastructures, du secteur privé et de l’intégration régionale.