Faciliter les déplacements dans la zone la plus peuplée et la plus productive du Sénégal, c’est l’objectif du projet de Train express régional (TER)
de Dakar, que la Banque africaine de développement (BAD) a décidé, mercredi 21 juin 2017, de financer à hauteur de 192,8 millions de dollars
EU (120 milliards de francs CFA).
Longue de 36 km, cette nouvelle ligne ferroviaire connectera dans un premier temps le cœur de la capitale à la
ville nouvelle de Diamniadio, en pleine expansion.
Quelque 113000 passagers devraient l’emprunter chaque jour dès 2019.
À Dakar, 80 % des 13 millions de déplacements quotidiens s’effectuent à pied, faute de transports
publics efficaces et bon marché.
Dakar et sa banlieue concentrent pourtant près d’un quart de la population du Sénégal
et contribuent à plus de la moitié du PIB national.
Dans cette agglomération qui ne cesse de s’étendre, le futur Train express régional jouera un rôle essentiel,
facilitant le quotidien des habitants, leur permettant de se rendre sans encombre à leur travail et d’accéder aux zones
d’activité, tout en aidant à désengorger le réseau routier.
« Le projet devrait libérer le potentiel de croissance de Dakar et sa région, assure Mohamed Ali Ismaël,
économiste des transports au sein de la BAD, d’autant plus qu’il doit s’articuler avec les autres
modes de transports existants ou à venir, comme le projet de lignes de Bus rapide transit (BRT), permettant
de desservir efficacement la grande banlieue ».
Le nouveau TER reprendra le tracé du
Outre la pose de nouvelles voies électrifiées, le projet englobe l’acquisition d’une quinzaine de rames modernes,
la reconstruction de 11 gares et la rénovation des gares de Dakar et Rufisque, classées monuments historiques.
Une fois le projet achevé, le trajet entre ces deux gares ne devrait prendre que 45 minutes, contre près de deux heures aujourd’hui.
Le TER desservira également le parc de technologies numériques de Damniadio, en cours de construction,
un projet au financement duquel la Banque avait contribué en 2015.
« Avec ce projet, la Banque contribue à changer le visage de l’agglomération dakaroise, en incitant à
adopter des modes de transports efficaces, non-polluants et accessibles au plus grand nombre.
Au total, le TER de Dakar bénéficie d’une enveloppe de 914 millions de dollars EU, qui englobe les contributions
respectives de la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement,
l’Agence française de développement, du Trésor français et du gouvernement sénégalais.
Outre le volet transport, une partie de ce montant servira à renforcer les infrastructures
sociales des communes que traversera la ligne :
La construction de 7 marchés est également inscrite au budget, dont un grand marché moderne au niveau du Camp Thiaroye.
Face aux défis que pose l’urbanisation rapide du continent, la BAD alloue une part
croissante de ses financements aux zones urbaines – 500 millions de dollars EU pour le transport urbain en 2016. Au Sénégal,
le projet « Promoville », dont le financement a été approuvé par la BAD le 27 mars 2017, s’inscrit dans une même dynamique
que celui du Train express régional :
« Petit train de banlieue »,
une ligne vieillissante qui n’est plus capable de répondre au la demande croissante.
À terme, la ligne devrait être prolongée
jusqu’au nouvel Aéroport international Blaise Diagne – que la BAD a financé en 2010 –, via lequel plusieurs
millions de passagers devraient transiter chaque année.
Le projet aidera à améliorer les conditions de vie des populations, mais aussi l’industrialisation,
deux piliers de la stratégie de la Banque »,
fait valoir Amadou Oumarou, directeur du Département infrastructure, villes et développement durable au sein de la BAD.
15 centres sportifs, 10 foyers de femmes et 10
« cases des tout-petits » seront notamment construits et équipés.
Sur le plan économique, un soutien sera offert à 20 associations de jeunes et 30 associations de femmes,
qui bénéficieront de programmes de formation et à qui seront remis des équipements de
transformation de produits halieutiques et de fruits mais aussi pour le maraichage, l’artisanat
et la couture.
rendre les villes africaines plus vivables, améliorer le quotidien des habitants et en faire des zones compétitives pour les entreprises.